
Depuis quelque temps le mot sens fleurit partout : il faut faire sens, trouver du sens , dans son travail, dans le quotidien, dans sa vie .... On va même jusqu'à nous dire, en ce temps de pandémie, ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas ....
Alors nouveau tic de langage, nouvelle mode ou bien signe que quelque chose a changé dans l'air du temps, que quelque chose se passe ?
Il semble bien que la recherche de sens devienne centrale dans notre société post moderne au fur et à mesure de la perte de dimension humaine qui semble la caractériser. Pour Viktor Frankl et la logothérapie, la volonté/ recherche de sens est la motivation première de l'existence humaine, et , lorsqu'elle est entravée, peut entraîner des frustrations existentielles et des névroses dites noogènes.
Autant le sens pouvait sembler évident dans une société supra ordonnée par les traditions, les institutions et les religions, autant il peut devenir problématique dans une société qui a perdu beaucoup de repères collectifs, et dans laquelle il revient à chacun d'être auteur et responsable de sa propre vie .
Les référentiels de substitution proposés (technicisme, économisme, réussite etc) frustrent plutôt le besoin de sens et peuvent aboutir à un sentiment de chosification des personnes.
Il en résulte une exacerbation de cette volonté de sens qui semble bien avoir détrôné la volonté de plaisir de Freud du XXe siècle.
Mais comment fait-on alors ?
Une conscience vivante et éveillée (notre 'boussole du sens') est la seule instance qui permet à l’être humain de résister aux effets destructeurs du vide existentiel, c.a.d au conformisme et au totalitarisme, et de découvrir ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas dans chaque situation.
Notre responsabilité est donc de chercher le sens avec notre conscience dans la situation concrète et de nous engager pour l'accomplir. Voila une quête personnelle belle et exigeante et que nous partageons tous car elle est propre à notre condition humaine.
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