Dans un monde marqué par des crises successives , voire permanentes — qu’elles soient économiques, sociales, politiques, sanitaires ou écologiques —, il devient évident que les solutions purement matérielles ou techniques ne suffisent plus. Malgré nos technologies et nos connaissances et des outils de communication sans précédent, une forme d’impuissance , de frustration et parfois de vide tend à s’insinuer dans nos existences.
Ce vide, c’est celui de notre dimension spirituelle (‘noétique’ dirait Frankl) , très souvent reléguée au second plan, voire oubliée, dans une société qui valorise avant tout la visibilité, la réactivité, la possession et le contrôle. Pourtant, c’est dans cette dimension spirituelle que résident les fondements de notre humanité : notre capacité à nous connecter à quelque chose de plus grand que nous-mêmes, à découvrir un sens à nos actions et à concrétiser des valeurs telles que la compassion, l’ amour, la fraternité.
La spiritualité est une réponse concrète à ce vide que rien ne peut combler. Il ne s’agit pas ici de prôner une religion particulière ou de s’enfermer dans des dogmes, mais de réhabiliter une quête intérieure essentielle : comment vivre en harmonie avec soi-même, les autres et le monde ? Comment sortir de l’indifférence ou de la radicalisation ? Comment transcender nos peurs, nos colères et nos égoïsmes pour construire une existence qui ait du sens ?
Développer cette dimension spirituelle, c’est redonner une place à l’introspection dans nos vies trépidantes, à la contemplation et l’émerveillement dans nos sociétés d’action, et au silence dans un monde saturé de bruit et d’information. C’est apprendre à regarder l’autre non comme un adversaire ou un concurrent, mais comme un compagnon de route dans cette aventure humaine commune. C’est emprunter une voie vers plus de sens, plus d’équilibre et plus d’humanité.
Les défis de notre époque ne peuvent être relevés sans un changement profond de nos mentalités et de nos priorités. Ce changement commence par un retour à l’essentiel, par un dialogue avec cette part de nous-mêmes qui aspire à la vérité, à la beauté et à la transcendance. Redécouvrir notre dimension spirituelle, c’est, en somme, redécouvrir ce qui fait de nous des êtres humains. Et si nous avons le courage de faire ce pas, peut-être trouverons-nous les ressources pour guérir, non seulement nos coeurs mais aussi nos sociétés. En tout cas c’est le voeu que nous formulons pour chacun en cette nouvelle année.
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