La pandémie nous oblige à vivre dorénavant avec un avenir incertain et difficile à prévoir. Tout se passe comme si nous étions condamnés à nous penser et à vivre dans les limites d’un présent contraint , sans pouvoir nous projeter et peut être nous réfugier dans un futur stimulant ou rassurant. La Covid met à bas notre croyance de toute puissance, et nous dévoile ou nous fait redécouvrir une des grandes limites de notre condition humaine : l’imprévisibilité . Malgré tous nos efforts, nous ne pouvons pas tout prévoir et tout contrôler.
L’incertitude semble d’ailleurs aller croissant avec la complexification du monde et peut générer du doute , du fatalisme, ou même de l’angoisse. En effet elle nous confronte à notre liberté individuelle de penser, de choisir notre chemin et de nous y engager , seul face à un monde qui peut paraître de plus en plus indéchiffrable. L'angoisse existentielle peut apparaitre … face à un avenir incertain, un présent contraint … nous pourrions par exemple être tenté de fuir et de nous réfugier dans le passé et de choisir une attitude d’attente indéfinie que ça redevienne comme avant …
Mais la vie et le vivant c’est ce qui advient, ce n’est pas la répétition de ce qui a été. Sans incertitude pas de vie, pas d’aventure, pas de surprise, et pas même d’intelligence . L’incertitude nous fait réfléchir au devenir de la vie, elle nous force à considérer différentes possibilités, à rester en alerte pour faire face. Elle renforce notre intelligence de situation, plus que notre intelligence de maîtrise et de contrôle. Elle sollicite notre force de défi de l’esprit, c’est un accélérateur de résilience, un stimulateur de nouvelles possibilités.
Prenons donc déjà la vie comme elle vient et non comme nous voudrions qu’elle soit, et concentrons nous sur ce que nous pouvons faire concrètement.
Mais aussi, comme l’incertitude fait partie de nous, autorisons nous aussi à imaginer que la vie ne sera pas ou plus comme avant et laissons émerger en nous de nouvelles possibilités.